Chère nuit,
Tu me manques.
Cette nostalgie d’embarquer chez toi ceux avec qui je vibre, ceux avec qui je suis libre, ceux avec qui j’oublie.
Chez toi, la lumière est différente, ma vision se trouble, mon coeur bat plus fort.
Chez toi, le soleil est blanc, hypnotique, presque transparent.
Je peux te voir de près avec tous tes détails, j’observe tes creux, tes bosses, toujours en mouvement. Je m’évade dans tes reflets, là où le temps disparait.
Chez toi, la ville se déforme, on a le droit d’arrondir les angles et de grimper les sommets pour rêver au dessus de la canopée urbaine.
Chez toi, tout est intense.
Chez toi, on monte le son jusqu’aux frontières de l’impalpable, courir vers les horizons invisibles et tourner encore, à s’y perdre.
Chez toi, tu choisis d’ouvrir ou de fermer les yeux, le voyage t’appartient.
La nuit, dis moi quand pourrais-je revenir chez toi ?
Lucile Grémion en collaboration avec Mickael Bacher